Dorian Foulon, premier bilan et perspectives d'avenir

Dorian Foulon, paracycliste et junior 2ème année a bien voulu répondre à nos questions et faire un bilan de la première partie de sa saison suite à sa non sélection aux Jeux Paralympiques de Rio.

 

Quel est ton état d’esprit après cette déception ?

Bien sur, je suis déçu. Ce ne serait pas honnête de ma part si je disais le contraire mais je ne suis pas non plus au « fond du sceau ». Je suis surtout désolé pour mes proches, mes amis, le Team Direct Energie qui a cru en moi et bien évidemment pour mon club et tous les bénévoles qui me supportent tous les jours.

Pourtant tes résultats sont proches du sans faute ?

Avec Christophe Dizy, mon entraineur, nous avons organisé ma saison afin de préparer la coupe du monde en Belgique. Nous savions que tout allait se jouer sur le chrono. Je n’ai pas de résultats à faire valoir puisque je débute à peine à ce niveau de compétition. En revanche, je n’ai aucun regret car j’étais à mon maximum. Je n’ai jamais autant donné et j’avais de bonnes sensations mais mes adversaires étaient meilleurs que moi. Sur la course en ligne, je rétrograde au mauvais moment dans le peloton et je prends une cassure. J’ai chassé sans calculer et j’ai eu beaucoup de satisfactions à recoller le peloton à 3 km de l’arrivée. J’ai ensuite voulu montrer que je suis polyvalent en allant faire 2ème du sprint alors que j’étais cuit. En terminant 5ème du classement route et du chrono, j’ai prouvé ma régularité et surtout que mon niveau était constant, sans surprise.

Penses-tu avoir fait des bons choix dans ta préparation ?

Je fais entièrement confiance à Christophe. Il me connaît bien et celà fait 2 ans qu'il m'entraine. Depuis le début de saison, je ne cesse de progresser. Au delà des séances, il est un véritable préparateur mental, il trouve les bons mots et surtout il me conseille sur les courses et ça marche !

Nous avons fait des épreuves avec du haut niveau aussi bien en France qu’en Espagne sur piste et sur route. En valide, j’ai gagné une 2ème catégorie réputée en Aquitaine alors que je sortais d’une grippe, je gagne une manche du trophée Euskadi devant des titulaires de l’équipe d’Espagne junior et je ne compte pas la dizaine de podiums. En paracyclisme, j’ai gagné la 1ère manche de la coupe du monde, une course internationale en Italie, je suis double champion de France sur piste et je suis leader du classement mondial UCI… Que faire de plus ?

Tu es un des rares juniors aquitains à te mettre en évidence, pourquoi n’es-tu pas sélectionné en équipe régionale ?

C’est comme pour les Jeux, une sélection reste une sélection. Je ne suis pas là pour polémiquer, je laisse mon encadrement gérer, moi je fais du vélo mais si un jour j’ai le choix je sais quoi faire.

Tu viens de gagner le trophée Biltoki au Pays Basque, l’Espagne te réussit bien ?

Oui c’est vrai que j’aime courir en Espagne et je m’y sens de mieux en mieux. L’ambiance y est sympa, je m’entends avec tous les coureurs et les courses sont très bien organisées. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas le cas en France bien au contraire mais les profils montagneux ou pour puncheurs me conviennent bien. Je ne délaisse pas pour autant les courses françaises mais il est vrai que nous avons beaucoup de déplacements cette année alors quand c’est plus proche en Espagne, on y va.

Des équipes espagnoles s’intéressent à toi, as-tu des contacts pour l’an prochain ?

Mes résultats ne sont pas passés inaperçus de l’autre coté de la frontière et comme je suis dans toutes les échappées depuis le début de saison, Christophe est souvent sollicité mais pour l’instant rien de bien concret juste des discussions en cours.

Tu serais prêt à franchir la frontière ?

Sans aucune hésitation. Depuis que je suis au Pays Basque, j’ai eu la chance de côtoyer, Romain Sicard et Loïc Chetout qui sont tous deux passés par l’Espagne avant d’être pro. On en parle souvent quand on roule ensemble et c’est très motivant.

Tu es soutenu par le Team Direct Energie, que t’apporte l’équipe ?

Comme je l’ai déjà dit, la rencontre avec Jean-René Bernaudeau a été un tournant surtout au niveau mental. Jean-René est humain et il connaît bien le paracyclisme. Il m’a tout de suite mis à l’aise et il a eu confiance en moi. Le courant est tout de suite passé. Ensuite, il y a eu le staff avec qui j’ai pu parler dont Alex et Nicolas qui m’a préparé mon vélo. Romain a joué un rôle primordial et je l’en remercie sincèrement.

Quels sont tes prochains objectifs ?

Maintenant que je ne vais pas à Rio et que je ne pense pas être sélectionné pour les France junior (pas de polémique !), Christophe m’a programmé de nouveaux objectifs dont la pré-mondiale fin août en Espagne si je suis invité. C’est une des épreuves les plus relevées de l’année, elle regroupe les 200 meilleurs coureurs espagnols avec un parcours magnifique et bien évidemment très dur.

D’ici là, je vais participer à de belles épreuves surtout dans la péninsule ibérique. En effet, après le championnat de France de paracyclisme dans 15 jours où j’irai sans pression particulière car j’ai aussi mon BAC en même temps, je participerai au Tour de Gipuzkoa avec l’Aviron Bayonnais, puis ce sera la dernière manche de la coupe du monde de paracyclisme à Bilbao mi-juillet. Mon été sera également consacré aux dernières manches du trophée Euskadi en attendant une possible invitation au Tour de Valladolid dans une équipe de renom.

Le lycée et l’académie handisport dans tout ça ?

Cette année, mes épreuves du BAC tombent en même temps que le France Para aussi je vais lâcher un tout petit peu le vélo pour essayer de l’obtenir mais ça va être dur comme nous l’avions prévu d’ailleurs. Cette année, j’ai fait un choix sportif grâce à mon aménagement scolaire mais si je n’ai pas mon BAC, je devrais mettre les bouchers doubles l’an prochain. 

Pour l’académie handisport, je ne sais pas, tout dépendra de mon BAC et de mes choix sportif pour l’an prochain. Je ferai le point avec ma famille, Christophe et Sami El Gueddari, le CTN de la FFH. J’en profite pour remercier Chris et Sami car sans eux, je ne serai pas là, ni au Pays Basque, ni sur le circuit paracycliste. Je me rends compte de leur dévouement pour nous, les jeunes et je vois les difficultés qu’ils ont pour mener à bien ce projet. Je leur serai toujours reconnaissant et si j’ai la possibilité d’aller aux Jeux Paralympiques de Tokyo, j’espère bien leur dédier la plus belle des médailles.